L’identification électronique : le tatouage moderne

Dr Balzer Alexandre, vétérinaire

 

La puce électronique est un procédé d’identification des chiens de plus en plus proposé par les vétérinaires. Cette méthode consiste en l’implantation d’un insert contenant une puce électronique sous la peau. Il s’agit d’une technique sans altération possible de la lecture au cours du temps et ne nécessitant aucune anesthésie. Dans l’avenir, ce tatouage électronique remplacera le tatouage écrit dans l’oreille.

Depuis le 3 décembre 2001, il existe une nouvelle technique d’identification des carnivores domestiques : l’identification par puce électronique. En effet, le tatouage au dermographe ou à la pince est voué progressivement à disparaître pour laisser la place à ce moyen d’identification. Cette nouvelle technique d’identification est fondée sur l’implantation d’une puce électronique sous la peau du chien. Cette puce contient un numéro d’identification unique et inaltérable de l’animal. L’ensemble de ces numéros d’identification est rassemblé au sein d’un fichier national, comme pour les anciens tatouages.

 

Une puce, comment ça marche ?

 

La puce est implantée par un vétérinaire sous la peau de l’animal (dans le tissu conjonctif), à mi-hauteur de l’encolure gauche, à la hauteur de la gouttière jugulaire. La puce une fois posée, ne bouge quasiment pas (pas plus de 5cm par rapport au site d’injection). Le transpondeur (ou «la puce électronique») est composé d’une puce gravée dans du silicium, d’un condensateur et d’une bobine faisant office d’antenne. Le tout est enfermé dans un petit cylindre en verre très résistant et biocompatible. L’implantation est effectuée sans anesthésie, comme lors d’une injection vaccinale. La puce est parfaitement inerte et ne possède aucune énergie propre. L’implantation du système dans le chien se fait le plus souvent à l’aide d’un injecteur : sorte d’aiguille munie d’un piston qui propulse la puce sous la peau après la pénétration de l’aiguille. Cet acte est indolore, le chien ne faisant quasiment pas la différence entre cette injection et celle du vaccin ou de tout autre produit. Lorsque le transpondeur est sollicité par un appareil lecteur, le récepteur contenu dans la capsule du transpondeur utilise l’énergie produite par le lecteur et renvoie le numéro contenu dans sa mémoire. Le lecteur affiche alors le code sur son écran.

 

 

La lecture se fait donc au moyen d’un lecteur agréé. Ce dernier est passé à quelques centimètres de l’encolure de l’animal et le numéro de tatouage s’affiche sur l’écran. En France, le numéro de tatouage électronique est composé de quinze chiffres. Un chien français aura ainsi le numéro suivant : 250 26 XX YYYYYYYY. Les trois premiers chiffres (250) correspondent au code du pays (France : 250 ; Allemagne : 276 ; Royaume Uni : 826 ; Belgique : 056 …). Les deux numéros suivants correspondent au code de l’espèce ou du groupe d’espèce (26 pour les carnivores domestiques). Puis les deux numéros suivants sont réservés au code du fabricant de l’insert et enfin les huit derniers numéros forment le code propre à chaque animal.

 

La SCC gère le fichier

 

Le fichier d’identification est tenu par la SCC, tout comme le fichier des anciens tatouages. En fait, la SCC ne s’occupe plus de la livraison des puces et de l’entrée des données dans le fichier. En effet, l’identification électronique est gérée par la Société d’Identification Electronique Vétérinaire (SIEV). Cet organisme gère les commandes de transpondeurs et l’établissement des fiches de renseignements. Lorsqu’elle reçoit le premier volet de ces fiches remplies par le vétérinaire, la SIEV enregistre l’animal sur un fichier qui sera ensuite adressé à la SCC et envoie la carte définitive au propriétaire de l’animal. Ainsi, lorsqu’un animal est perdu ou retrouvé, c’est toujours vers la SCC qu’il faut se tourner.

Lorsque le vétérinaire implante une puce sur un chien, il remplit comme pour l’ancien mode de tatouage une fiche de signalement, en trois exemplaires. Le premier volet est envoyé au fichier national, le second est donné au propriétaire et le dernier est conservé au cabinet, pendant au moins trois ans. Rapidement, la SIEV envoie au propriétaire une carte d’identification définitive. Sur cette carte sont répertoriées les caractéristiques de l’animal (espèce, race, nom, date de naissance, sexe, robe et poil), les coordonnées du propriétaire et enfin le dernier pays de provenance de l’animal. Evidemment, en cas de changement d’adresse, de numéro de téléphone voire de propriétaire, il ne faut pas oublier de renvoyer le volet de la carte à la SIEV. En effet, c’est avec ces données que l’on peut retrouver le propriétaire d’un animal égaré et retrouvé.

 

Puce ou tatouage

 

La puce électronique, comme beaucoup de choses modernes connaît ses inconditionnels et ses détracteurs. Les avantages et les inconvénients de ce moyen d’identification sont souvent exacerbés en fonction de la sensibilité de la personne qui en parle. En fait, la puce présente plusieurs avantages majeurs par rapport au tatouage écrit dans l’oreille. Le premier est bien entendu la rapidité de la pose : elle se fait dans le cadre d’une consultation banale, sans besoin d’une préparation particulière. Le second avantage est bien entendu l’absence d’anesthésie. En effet, même de courte durée, une anesthésie est toujours une étape sensible et les risques, mêmes réduits, sont toujours présents. Ensuite, le numéro inscrit dans la puce est pérenne et inaltérable, beaucoup moins facile à effacer par comparaison au tatouage écrit. L’inconvénient le plus sensible est le fait qu’il est un peu plus difficile de reconnaître « Médor » d’ « Azor », lorsqu’ils concourent ensemble et que ce sont tous des borders… Cependant, des lecteurs sont fréquemment en vente dans les magasins spécialisés pour des sommes abordables. Il est aisé de se procurer un appareil de ce type. De plus, lorsqu’un chien est trouvé, toutes les SPA, fourrières et organismes animaliers possèdent un lecteur et peuvent lire le numéro de tatouage électronique.

La puce électronique est un moyen fiable d’identifier les chiens. A terme, cette méthode d’identification va supplanter le tatouage écrit et devrait d’ici une dizaine d’années être la seule méthode acceptée et proposée. De nombreux bruits circulent à propos de la puce, mais beaucoup ne sont pas fondés. C’est une méthode fiable et éthique d’identifier son chien.

 

La pose de la puce : un acte vétérinaire

L’implantation de la puce électronique nécessite l’emploi d’une aiguille afin de percer la peau. Il y a donc effraction cutanée. Ainsi, seul le vétérinaire peut réaliser cet acte (loi du 4 janvier 2001). L’article 340 du Code Rural précise en effet qu’ « exerce illégalement la médecine ou la chirurgie des animaux, toute personne qui ne remplit pas les conditions prévues à l’article 309 (avoir la qualité de vétérinaire) et qui […]procède à des implantations sous-cutanées ». Une modification récente applique cet article à l’implantation sous-cutanée des puces électroniques.